Cette épisode contient quelque chose de très fort quant à son interprétation, mais tout d’abord, un petit rappel historique.
A l’arrivée dans le domaine public du Baptiste et de Yeshoua, il y a 4 siècles que le peuple n’a plus de guide, de prophète…En fait, depuis le rétablissement du culte par Esdras, le Grand Prêtre, et Néhémie dont leurs missions se situent après le retour de Babylone et s’étalent sur la période allant de moins 538 à moins 398…les prophètes Hagaï (Aggée) vers 520 avant notre ère et son contemporain Zekhariah (Zacharie), environ 520-518. Ils joueront un rôle essentiel auprès du peuple pour l’amener à la reconstruction du Temple sous Zeroubabel…On peut rajouter deux autres figures de cette époque, Malakhi vers 460 et Yoêl, ce dernier est une supposition, car il avait été situé dans une première datation dans les années 800 sous le règne de Yoash (Joas) roi de Juda, puis une autre approche le situait sous le règne de Yoshiyahou (Josias) 639-609, puis enfin vers 400-350 soit après la mort de Néhémie et avant le règne d’Alexandre le Grand.
L’hellénisation de la région commencera à cette époque, ce qui aura une incidence sur le comportement culturel et cultuel du peuple…La philosophie grecque fait son apparition 500 ans avant Yeshoua. Elle atteindra très vite la région qui nous intéresse. Symboliquement le manque de vin aux noces de Qanah et le vin ordinaire servit avant le bon est la projection de cette époque.
6 jarres (7-1) les 6 jours de la création avant d’aspirer au repos. Ces jarres étaient destinées aux ablutions des Yéoudim…
Pourquoi les 6 jarres représentent pour moi les 6 jours de la Création ? tout simplement parce que le premier mot de la Torah et celui du Prologue de Jean Baereshit בראשית peut se lire barae chit ברא שית signifiant « Créa 6 » et de plus cette expression contient 6 lettres hébraïques…poussons un plus loin, elles contiennent 2 à 3 mesures d’eau – 2x3=6…6 jarres contenant 2 mesures donnent 12 mesures, les mêmes avec 3 mesures donnent 18…la différence entre 18 et 12 c’est encore 6…Nous constatons que tout, tourne autour du 6.
En hébreu 6 c’est aussi la lettre Vav ו lettre de transformation (n’y a t’il pas transformation de l’eau en vin ?)…Cette lettre symbolise également l’union entre le Créateur et sa création…
Cette approche m’amène à dire, il faut vivre la création, la continuer dans le contexte purificateur de la Torah, sans que cela soit une contrainte comme on a l’habitude de le laisser entendre et aussi de le croire. Elle est avant tout, enseignement qu’il faut recevoir comme le vin des noces du Principe Créateur avec sa création, thème récurant des écrits vétérotestamentaires et que l’homme doit réaliser dans sa plénitude…
Les jarres ne contenaient que 2 ou 3 mesures…Yeshoua les fait remplir, il faut vivre et continuer cette création pleinement car elle est purificatrice pour l’homme et sa joie dans l’accomplissement.
Dans ce récit, l’auteur y associe la mère de Yeshoua, Myriam qui signifie la goutte d’eau, mais aussi celle qui élève. La moindre goutte d’eau peut changer le cours des choses.
L’échange de paroles entre Yeshoua et sa mère :
Myriam : « Ils n’ont plus de vin…. »
Yeshoua : « Quoi à toi, quoi à moi… » hébraïsme signifiant est ce que cela nous concerne ?….il dit ensuite : « Est-ce mon heure ?… »
Myriam : « Ce qu’il vous dira, faites-le »….
L’attitude de la mère indique qu’elle a acquit la certitude de ce qui précède, l’instinct maternel qui guide et invite à acquérir cette même certitude « ce qu’il vous dira, faites-le… » Et puis le mot Qanah, ne vient-il pas du verbe Qanoh signifiant acquérir ?…..
J’ajouterai que jarre en hébreu s’écrit כד – Kaph et Daleth soit en valeur guématrique 20+4=24…multiplié par le nombre de jarres : 24x6= 144 (multiple et carré de 12)….144 peut interpeller ceux qui connaissent le Livre du Découvrement (Apocalypse)………(à suivre)